On vous avait déjà parlé de Frano Selak sur le site du jeu en communauté à l’Euromillion SuperChance100. Rappelez-vous, il est l’homme le plus chanceux du monde, rien que ça. Dernièrement, il s’est énervé contre certains médias qui racontent son histoire de façon optimiste, ce qui n’est pas forcément son point du vue.

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La chance ?

Revenons d’abord sur l’histoire de ce Croate, retraité du professorat de musique, né en 1929, marié cinq fois, père. Rien de fantastique au premier abord. Si ce n’est, pour commencer, sa naissance au milieu d’une rivière, deux mois avant terme. Ces circonstances auraient déjà  dû suffire à raccourcir sa vie, pourtant il survit. Les innombrables autres accidents qu’il a vécus n’ont pas non plus eu raison de lui.

À 23 ans, son bus coule dans une rivière. À 33 ans, il est dans un train qui déraille et tombe dans un cours d’eau, il est le seul rescapé. À 34 ans, c’est son avion qui s’abime, un accident dont il sort à peine blessé et uniquement à cause d’un dysfonctionnement de la porte qui s’ouvre et l’éjecte vers un tas de foin, avec une hôtesse. À 37 ans, il est encore dans un bus qui finit cette fois dans un ravin. Même quand il conduit sa propre voiture, il n’est pas à l’abri puisqu’il a trois accidents potentiellement mortels : le moteur d’une première voiture prend feu et explose quand il a 41 ans, puis la deuxième prend feu aussi mais directement dans l’habitacle à 44 ans, et la troisième fait une sortie de route pour éviter un camion de l’ONU. Elle chute de 100 mètres et s’écrase mais Frano Selak parvient à s’extirper du véhicule pour sauter dans un arbre, il a 66 ans. Un an auparavant, un minibus le renverse en pleine rue.

La roue tourne

Il a connu aussi la chance heureuse, l’indestructible Frano Selak. En juin 2003, il achète un ticket de loterie, le premier depuis une quarantaine d’année, et remporte le jackpot. C’était deux jours après son 74^e anniversaire, deux jours avant son cinquième mariage avec Katarina. Après tout ce qui lui est arrivé, il avait peur d’aller chercher son gain, redoutant une énième, et peut-être cette fois-ci funeste, catastrophe. Mais non, il a pu recueillir son dû.

Il a profité un temps de sa fortune – un million d’euros – s’achetant une maison, des appartements, des voitures, faisant construire une chapelle, puis il a revendu la maison et les appartements pour distribuer le reste à sa famille et des amis. Il préfère vivre de sa retraite, humblement avec sa femme.

Les pieds sur terre

De toute évidence, Frano Selak a une relation particulière avec les moyens de transport, de ses propres pieds jusqu’à l’avion. Il avoue même ne pas vouloir tenter le destin en remontant sur un bateau, puisque tout a commencé dessus. Cette vie-là semble déjà chanceuse puisqu’il a survécu à bien plus que sa part d’événements dangereux, mais Frano Selak ne s’estime pas chanceux. Tout cela a laissé des traumatismes dans sa vie.

C’est pour ces raisons qu’il s’est fâché quand il a pris connaissance d’une vidéo le mettant en scène dans ses accidents. Cela ressemble à une fin heureuse, mais le bonheur ne se trouve pas où on pourrait le croire pour Frano, en tout cas pas dans l’argent, qu’il n’a plus. D’ailleurs, il réfléchissait à attaquer l’agence This & That Visuals, mais pour cela, il doit d’abord obtenir une aide juridictionnelle puisqu’il n’a plus de fortune. Il souhaite aujourd’hui vivre tranquillement, sans journalistes qui escaladent les murets du jardin.